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Que vais-je faire de moi?!...

C’est une belle question que je me pose depuis quelques mois maintenant et qui prend de plus en plus d’ampleur depuis quelques jours. Depuis l’arrivée pas à pas, de cette réforme sur le chômage… enfin, je devrais dire l’Assurance Chômage, qui n’en est désormais plus une …


Que vais-je faire de moi ? de ma vie, de mon temps ???


On me dit que la vie est belle, et je le sais, je le vois chaque jour :

  • Dans les yeux de mes proches où je vois de l’amour. Un amour grand et sensible qui me porte à chaque instant… cet amour inconditionnel qui me permet de toucher à l’humanité entière, puisque nous le partageons presque toustes… cet amour qui me permet de comprendre que je peux être moi avec ces personnes là. Que je ne serais pas condamnée pour ce que je fais ou dis, mais comprise parce que écoutée, entendue, aimée…

  • Dans les yeux de moins proches où je vois une lueur… la lueur d’un espoir que nous sommes en train de construire. Une lueur qui me dit que les gens ne se regardent plus comme avant, que la solidarité a repris racine entre nous. Parce que nous nous sommes rencontré-e-s au détour d’un rond point, d’une manif ou d’une lutte quelconque ; de l’utopie partagée que quelque chose devait changer… que ce monde doit changer… et VA changer, parce que de toute façon, nous ne lâcherons pas...

Est-ce ça la beauté ? L’Amour et l’Espoir ?

L’étincelle dans les yeux d’un-e autre qui me permet de comprendre que nous sommes pareil-le-s en réalité,

et que je ne suis pas seule…

Que nous ne sommes que l’humanité…


Et pourtant, pourtant, la vie est triste en ce moment…

Elle m’afflige… Ce qui m’afflige, c’est de voir ce que nous sommes en train de devenir… et quel avenir on nous réserve…

J’ai 32 ans, ce n’est pas tant, et en même temps, c’est déjà assez, pour comprendre beaucoup !

J’ai travaillé 12 ans dans une association d’éducation populaire. J’ai fait des colonies de vacances, je me suis questionnée sur mon rôle et mes postures d’animatrice, de directrice, de coordinatrice, beaucoup, souvent, tout le temps à vrai dire…

Quel monde je désire ? Qu’est-ce que je veux proposer aux personnes que je vais accueillir ? Comment est-ce que je vais construire ce monde là, et avec qui ? Qu’est-ce que je peux demander, comment et à qui ?

Parce que le temps des colonies de vacances est un temps d’expérimentation, une expérience que des personnes vivent en même temps, sans filet de sécurité.

Une expérience complexe, dure parfois, douloureuse aussi, mais également joyeuse et extraordinaire…

Une expérience de vivre ensemble qui nous pousse à accepter les différences des un-e-s et des autres afin que chacun-e puisse être et exister dans ce qu’il ou elle est, tout en respectant l’autre, dans son individualité.


C’est une réelle expérience démocratique.


Et nous sommes aujourd’hui au cœur de la question démocratique.

Quel monde souhaitons-nous construire ?


Depuis que je suis gamine on me parle de la république.

Cette splendide république française qu’il nous faut choyer et adorer par dessus tout ?!

Mais que devons nous choyer en réalité ?

Que l’élection d’un type, une fois tous les 5 ans, et des parlementaires qui vont avec, engendrent de telles horreurs pour plus de la moitié de la population ?! Que tout ce qui a été construit en 36 - âge d’or de la pensée républicaine me semble t-il - est détruit jusqu’à en bafouer les principes fondateurs… En Marche la république, En Marche !


Tout part à la dérive et rien ne change, rien ne change… et d’ailleurs, ça s’empire…


Quelque soit la forme de nos revendications, cela n’ira jamais, parce que le problème n’est pas la forme ou le fond (ce que l’on dit peut-être juste, iels s’en foutent), mais simplement le fait que nous osions parler publiquement,

que nous osions devenir de véritables citoyen-ne-s politisé-e-s.


Le propre du capitalisme est l’asservissement de l’Homme par l’Homme (parce que capitalisme et patriarcat vont de pair, je ne changerais pas cette formule...) :

Asservir, c’est à dire Réduire quelqu’un-e à un état de dépendance complète.

Le-La priver de sa liberté d’action, de son indépendance.

Voilà où nous en sommes… Et la société que nous avons créée n’est pas belle.

La vie n’en est pas responsable…                         Nous le sommes !


C’est ce que m’a permis de comprendre mon expérience en colonie de vacances : Devenir responsable.

Responsable de moi :

               De ce que je dis, de ce que je fais,

                                      de pourquoi je le dis et pourquoi je le fais.

J’ai compris que si je veux faire et construire, je le peux.

Mais pas seule.

Jamais seule.

Parce que lorsqu’on est seul-e, on est isolé-e, et cet isolement affaiblie l’individu que je suis.

Par le groupe, je construis ce que je pense.

D’abord en l’exprimant, puis en affrontant les idées des autres.

C’est par l’affrontement que je peux étayer mes propos, mon argumentation, construire mon raisonnement, affiner mes positionnements, et comprendre vraiment le fond de ma propre pensée…

Nous avons besoin les un-e-s des autres pour comprendre davantage le monde qui nous entoure et nous aider à construire celui que nous voulons.


Nous sommes dans une société capitaliste.

Une société qui se base sur le fait qu’il nous faut diviser le travail entre des personnes qui déteignent les outils de production et celleux qui produisent.

Nous vivons dans une société qui accepte le fait que certain-e-s ont et d’autres pas.


Pourquoi cela ? Pourquoi cela ?


Je ne le comprends pas ? J’ai beau tourner ces idées là dans ma tête, je ne comprends pas comment on peut vouloir que certain-e-s aient, et que d’autres soient en dépendance vis à vis de celleux qui ont.

Ce n’est pas une belle idée je trouve, vraiment pas…


Et j’ai besoin de comprendre.

           Pourquoi cette idée est-elle dominante ?

           Est-ce vraiment révélateur de ce que nous pensons ?

Et si ce n’est pas le cas, comment s’en défaire puisque cela fait des centaines d’années

que l’on nous explique que c’est une bonne chose,

que c’est productif !!!

Oui, nous produisons.

Nous produisons même trop maintenant, et pourtant, avec sa réforme sur l’assurance chômage ce gouvernement veut nous « remettre au travail » ou nous plonger dans la précarité voir la pauvreté…


Moi qui ait quitté mon emploi parce que j’ai fini par comprendre que je n’étais qu’un rouage de la machine qui m’écrasait...

Aujourd’hui, je me retrouve cernée… de nouveau prise en étaux. (En otage devrais-je dire, pour faire jouer la rhétorique, mais je n’aime pas cette expression…)

Je me disais que j’avais 2 ans devant moi pour reconstruire quelque chose de stable, et là…

la réforme ! Merde !

Mes droits s’arrêtent en septembre prochain normalement, mais là…

Comment vais-je faire pour construire mon avenir, si je dois en même temps,

retourner bosser ?!

J’avais planifier ma vie moi ! Vous croyez-quoi ?!

Mais tout va changer maintenant… tout va changer !

Je devrais être contente, je voulais que ça change…

Mais pas comme ça ! Pas comme ça !


Parce que ça suffit maintenant d’exploiter les gens pour produire

                  QUOI ?!!!!

Qu’avons-nous encore besoin de produire qui ne détruit pas la planète ?

Parce qu’il est quand même là l’enjeu en ce moment NON ???

Ce n’est pas le voile, Chirac, ou je ne sais quelle autre visite gouvernementale scandaleuse qui devrait nous occuper en ce moment.

Nous devons nous emparer des questions sociales, environnementales et collectives.

Nous devons sortir de notre asservissement.

Retrouver notre liberté d’action et notre indépendance…


Certes, Oui ! Mais que d’injonction n’est-ce pas ?!


Ce n’est pas avec des injonctions que cela changera dans la bonne direction.

Je ne sais pas quelle est la bonne direction… et d’ailleurs… qui peut se permettre de dire qu’il ou elle le sait ?

Ce n’est pas à une poignée d’individu-e-s de décider des choses qui nous concernent toustes.

Je trouve cela ni juste, ni démocratique.

Et il me semble que nous devons vraiment nous soucier de cela...

De la Justice et de la Démocratie... Nous devons toustes nous en soucier, sinon, j'ai bien peur que nous disparaissions également...


Alors, quelles perspectives maintenant que tout cela a été dit ?

  • À mon échelle se sera la Maison Populaire Citoyenne qui je l’espère deviendra un lieu de débats profonds entre toutes les personnes qui souhaiterons venir.

  • À grande échelle se sera la continuité des manifestations de toutes les luttes actuelles et surtout la préparation de la grève du 5 Décembre.

Parce qu’il me semble que c’est une réponse adapté à la situation d’aujourd’hui :

Avoir du temps et de l’énergie pour construire les luttes idéologiques qui nous attendent.

Au moins maintenant, je sais à quoi je vais consacrer une partie de mon temps… Libre !!!

Syllana

Le 1er Novembre 2019…

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