Voilà quelques temps que je me dis que j'ai envie d'écrire sur bon nombres de sujets mais je n'ose jamais vraiment passer le cap de la publication... publique !
J'écris pourtant. J'écris depuis longtemps. Souvent pour moi-même, toutes sorte de texte.
Des poésies, des proses, des textes intimes ou érotiques, des chroniques, des coups de gueules politiques aussi, bref... j'écris...
L'écriture est un exutoire qui me permet de mettre de la distance avec ce que je vie, et cela me fait du bien.
Parfois, je donne à lire, un peu, à des proches en qui j'ai confiance. On me fait quelques retours, souvent encourageant, mais je n'ose jamais aller plus loin que cette sphère privée de connaissances qui me rassure.
Qui me rassure, parce que je suis une femme et que j'ai peur... de m'exprimer publiquement !
Oui, c'est par peur sans doute...
La peur d'être jugée d'abord, que mes textes ne soient pas appréciés, et surtout de me faire Troller. Ça ça me fait vraiment peur, lorsque je comprends ce que certaines ont pu vivre pour avoir osée s'exprimer. Parce que ce n'est pas notre place en tant que femme, de dire ce que l'on pense... et pourtant !
Pourtant je me dis depuis quelques temps que c'est aussi et certainement mon rôle, aujourd'hui, de parler justement. De l'envahir cette place où l'on cherche, sans arrêts, à nous exclure (merci le féminisme de m'avoir permise de conscientiser tout ça !!!).
Que dans la lutte que nous menons - et que je mène aussi personnellement - de justice sociale et d'égalité - nous devons sortir, nous les femmes, de ce carcan dans lequel on nous contraint d'exister et de rester, et dans lequel, par habitude aussi on se maintien parfois... par peur de faire tâche, de déranger, de ne pas se faire comprendre et de se faire blackbouler...
Et puis, il y aussi l'incompréhension de comment fonctionnent les interactions sociales sur ce genre de plateforme.
Et oui, j'ai 32 ans et pourtant je ne suis jamais allée sur le blog de quiconque pour "discuter". Parce que je préfère les relations sociales physiques directe que de "parler" en étant devant un ordinateur. Parce que pour moi, échanger, cela passe aussi par le physique, l'appréhension de ce que l'autre ressent et qui me permet donc, d'adapter mon ton ou mes propos aux personnes avec lesquelles j’interagis.
Mais voilà, je viens de déménager au fin fond de la Dordogne et je me dis que je peux, peut-être, moi aussi, apporter ma petite graine dans tout ce qu'il se passe en ce moment.
J'ai quitté un environnement militant qui me portait et me permettait d'avoir le sentiment d'ajouter ma pierre dans ce chantier de refondation sociale que nous sommes en train de mettre en œuvre depuis quelques années maintenant.
Je viens de déménager, et maintenant je suis seule devant mon ordinateur à continuer de me nourrir de tout ce que je lis, vois, comprends, analyse de ce monde qui tourne à l'envers.
Et je me dis que pourquoi pas au final?!
Pourquoi ne pas oser ?
Tenter l'expérience de publier des textes que j'écris et de voir ce que cela donne. Par curiosité, par envie, par audace, par pulsion révolutionnaire sans doute... quel est le risque de cette entreprise ? Il n'y en a pas tant si j'y réfléchis bien !
Parce que parler de soi est politique, la prise de parole publique est politique, que je suis persuadée que au fond, tout est politique, et que j'ai envie de me battre pour changer ce système qui nous aliène et nous tue chaque jour un peu plus.
Ce blog est donc une bouteille à la mer !
Une tentative lancée au hasard dans ce que ce monde technologique peut nous permettre.
Un peu comme du temps de la piraterie, mais ce n'est pas sur un bateau ou une île déserte que je suis, non, simplement au coin du feu, sur mon canapé, au fin fond de la Dordogne...
Alors non, je ne prends pas tant de risque il me semble !
Mon intégrité physique est assurée, j'ai un toit sur la tête, du chauffage, de l'argent pour manger, du temps (au chômage pour quelques mois encore) et quelques privilèges raciaux (je suis blanche) qui me permettent encore de pouvoir vivre comme je l'entends (même si je crains que cela ne dure pas!)...
Alors, si quelqu'un-e trouve mes bouteilles, je veux bien un retour ou des échanges écrits pour apprendre et comprendre déjà, comment ça se passe, les discussions virtuelles ; mais aussi continuer de construire avec d'autres, un monde plus libre et égalitaire !
Voilà pour le moment !
Merci de m'avoir lue !